Vous est-il arrivé de réagir de façon inappropriée et avec intensité à un événement, un mot, une situation, ou même une odeur ou un son ? Que vous en soyez consciente ou non, les émotions parasites nous amènent à des comportements disproportionnés. De fait, ils sont à l’origine d’une grande souffrance intitule, et surtout évitable.
Dans ce vaste monde de l’émotionnel, il est difficile de faire la part des choses, surtout quand le rationnel se laisse prendre au jeu. Vous découvrirez les 5 émotions primaires, la différence entre les émotions primaires et les réactions parasites, les conséquences de ces dernières sur votre quotidien, et comment diminuer leur pouvoir sur votre attitude, vos décisions, et vos actions.
Émotions primaires & réactions parasites: quelles différences ?
Les émotions : définition
Une émotion est une réaction physiologique qui permet de se protéger et de se réparer. Elle survient pour nous montrer un déséquilibre momentané dû à un changement de situation. Dans ce cas, les sensations corporelles nous indiquent leur présence.
L’émotion est constituée de 3 phases :
- La charge : c’est le moment où la moutarde vous monte au nez (dans le cas de la colère), ou quand vous ressentez d’autres sensations corporelles. Selon l’émotion, la réaction sera différente : le cœur qui palpite, les yeux rivés, les épaules qui tombent, les muscles tendus, le rythme cardiaque qui s’accélère…
- La tension : c’est l’étape où vous utilisez l’énergie de l’émotion dans une parole, une action, un comportement…
- La décharge : c’est là où l’émotion s’exprime. Cela peut être par des cris, des pleurs, des tremblements, des crises,… Cette phase est primordiale pour un retour au calme et réinstaurer l’équilibre.
« Le rôle des émotions est de signaler les événements qui sont signifiants pour l’individu
et de motiver les comportements permettant de les gérer. »
Extrait de L’intelligence du Coeur de Isabelle Filliozat
Colère, joie, peur, tristesse et dégoût sont les 5 émotions primaires décelées par Isabelle Filliozat. Voici comment elles se lient à une fonction vitale.
Adapté de: L’Intelligence du Cœur de Isabelle Filliozat
Les réactions émotionnelles parasites
Nos comportements ont toujours une raison d’être, même si nous n’en connaissons pas à chaque fois le sens. Il faut se l’avouer, nous sommes conditionnés depuis l’enfance à ne pas écouter nos émotions pour favoriser le rationnel. Notre entourage entier incluant nos parents, professeurs, ainsi que nos amis influencent nos croyances et donc nos émotions qui leurs sont liées.
À l’opposé des émotions primaires naturelles à accueillir et écouter, les réactions émotionnelles nécessitent une exploration pour les déloger et ne plus se laisser envahir.
Retenez l’essentiel
La réaction émotionnelle parasite c’est :
- une réaction disproportionnée
- liée à un événement passé
- une collection, une accumulation d’émotions non exprimées
Résumé : la différence entre les émotions primaires et les réactions parasites
Isabelle Filliozat distingue bien ces deux états.
- Les émotions primaires qui sont des réactions adaptatives qui viennent de l’intérieur pour s’exprimer à l’extérieur. Elles sont saines et ne durent que quelques minutes.
- Les réactions émotionnelles parasites qui sont des crises inappropriées ou disproportionnées dues à un stress trop intense sur le cerveau.
Quelle est la cause des réactions parasites ?
Vous souvenez-vous de la 3ème phase, celle de la décharge. Nous avons appris que ce n’était pas approprié d’exprimer sa peur, sa colère, sa tristesse. J’ai même entendu dire un médecin psychiatre à sa patiente « ça va, vous ne vous sentez pas triste, sinon on augmente la dose (de médicaments) ». Je ne sais sûrement pas tout de la situation mais je vous avoue que je me suis dit « apparemment la tristesse est un problème, au lieu de l’accompagner, nous avons tendance à la supprimer. »
Si vous ne laissez jamais passer une once d’émotion ; à votre avis, que se passe-t-il dans votre corps ? Et bien oui, il reste sous tension. Pour son bien être il est nécessaire de décharger la pression. Cependant, ce qui vous en empêche, ce sont les attentes sociales ou la peur de la vulnérabilité,… Alors, pour vous faire accepter, vous la retenez. Ce sont les émotions élastiques.
Comment fonctionnent les émotions élastiques
Ces sont des réactions émotionnelles excessives et inadaptées face à une situation présente.
« Une émotion élastique est une émotion du passé projetée sur le présent. »
Isabelle Filliozat
A force de répéter le schéma : Situation + Perception + Émotion, nous associons (sous emprise de fortes émotions) un type de situation à une réaction habituelle. De fait, les émotions élastiques sont de plus en plus fortes et les réactions de plus en plus intenses. C’est comme cela que le conditionnement se passe.
En résumé
Nécessité intérieure et obligation extérieure : dans ces conditions, c’est la bataille interne assurée, et la raison pour laquelle de nombreuses personnes ne sont plus en lien avec leur corps. Mais cela est une autre discussion.
Les réactions parasites sont donc le résultat de l’interdiction d’exprimer et extérioriser l’émotion, ce qui a pour effet de condamner la tension dans les cellules de notre corps.
Conséquences des sentiments et réactions parasites
Les émotions sont un outil d’adaptation. Donc sans l’écoute et l’expression saine, elles deviennent inutiles, voire embarrassantes.
Empêchent de nous adapter
En effet, quand une situation nous ramène à l’expérience non résolue du passé, alors nous réagissons automatiquement en reproduisant le comportement du passé (fuite, lutte,…). Pourtant rationnellement, nous savons que les personnes, les situations et nous-mêmes sont différents. Mais cela ne nous empêche pas de retomber dans le vieux schéma.
Décharger le stress sur notre entourage
Conjoints, enfants, amis proches, ce sont souvent eux qui trinquent. Puisque nous avons confiance en leur amour inconditionnel, nous nous lâchons, nous déchaînons les fauves sur les êtres les plus chers à notre cœur. Ou plutôt, nous nous en abusons.
Auto-sabotage
Pour certaines personnes, ce sont les schémas interminables d’insuccès dans les relations, le domaine professionnel… que nous reproduisons. Nous espérons nous sauver de notre propre grandeur, rester fidèle à nos parents, ou nous voiler la face. C’est pour cela que nous nous mettons en échec instantané. Mais cela ne fait que valider et renforcer la peur qui nous guide, et ainsi, nous perpétuons le cercle vicieux.
Il y a d’autres façons dont les sentiments parasites.
Observez pour vous-même : Quelles situations reviennent souvent ?
Comment se libérer de l’hyper-réactivité émotionnelle
Comment se libérer de la décharge émotionnelle restée bloquée dans le corps ? Isabelle Filliozat propose un exercice pour travailler les émotions élastiques et d’éteindre le volcan en ébullition que nous pouvons être.
- Identifiez vos réactions qui vous paraissent excessives.
- Rappelez-vous du passé et demandez-vous :
Qu’est-ce qui me vient en tête ?
Quand ai-je déjà ressenti cela ? (un parent ? Un frère ? Une soeur ?…)
Envers qui ai-je déjà eu ce sentiment ? - Remémorez-vous trois situations (de la plus récente à la plus ancienne)
- Autorisez-vous à exprimer les émotions réprimées à l’époque.
- Prenez soin et guérissez la blessure originelle de l’enfant intérieur.
- Écrivez une lettre à la personne concernée. Pensez à bien décrire les sensations physiques, les pensées qui vous ont traversé. Aussi, exprimez vos besoins non satisfaits et attentes du moment. Utilise les principes de la communication non violente pour rédiger cette lettre avec authenticité. Ceci évitera les jugements et accusations qui ne feraient que renforcer votre mal-être.
Vous voulez en savoir plus sur les émotions et l’Intelligence Émotionnelle, je vous invite à lire le livre de Isabelle Filliozat, psychothérapeute experte francophone des émotions.
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